Rivers & Tides
Ce pourrait être l'expression d'une humeur.
- "How are you feeling today ?"
- "Rivers & Tides"
Et ça dirait tout.
En va-et-vient, intense, doux comme le bruit des vagues, profond comme la mer, puissant comme les marées et lunaire.
Je ne sais pas d'où m'est venue l'idée de visionner ce documentaire "Rivers & Tides" mais je suppose que j'ai pêché l'idée chez Wilyrah. Je ne vois pas autrement. Et, si c'est bien le cas, je lui dois beaucoup.
On y fait un voyage dans l'oeuvre d'Andy Goldsworthy, sculpteur de la nature.
On voit Andy Goldsworthy évoluer en Nouvelle-Ecosse mais aussi en Ecosse, où il réside.
L'Ecosse, terre de mon enfance. Terre sauvage où les promesses de silences sont immenses.
J'ai eu envie d'y retourner, d'y passer du temps : "fare un giro" (faire un tour), la parcourir, humer sa terre, pleurer à la vue de paysages uniques, et me rappeler d'où je viens.
Je viens du Nord et je suis allée m'installer au Sud. Alors en moi se joue une véritable bataille Nord-Sud.
Sur cette terre d'accueil d'Italie, j'aime me dire que je peux : m'arrêter sur le battement d'ailes d'un papillon, sourire et observer le lézard quitter sa place au soleil à mon approche, m'émouvoir d'une tomate qui rougit.
Gros coup de blues de mon côté. Mais chut, c'est un secret.
Et de bênir ces nuits seules que je passe dans mon lit régulièrement pour pouvoir pleurer sans éveiller les soupçons.
Il ne faut pas l'admettre car j'ai "tout pour être heureuse". Il ne l'accepte pas. Ma mère ne l'accepterait pas non plus : car elle n'a jamais écouté les souffrances de l'autre et qu'elle considère que la déprime est la honte des faibles. Alors j'ai honte. Et je ne dis rien. Si j'étais vulgaire et encore une ado je dirais "F*** ma mère".
Il faut dire que lire "La fin est mon commencement" de Tiziano Terzani (que je lis maintenant en italien histoire de pleurer encore une fois à la fin) ne m'a pas aidée. Ou plutôt si. Car la douleur des questions, ces coups de fouet au coeur et à l'esprit sont revitalisants. On tue pour faire renaître.
Il faut dire que j'ai de vrais amis qui me manquent, des amis avec lesquels je vivais des choses uniques.
Parce que le bonheur est subtil et ne se pèse pas à coups de soleil et de temps libre.
Mais je n'ai qu'à me bouger et trouver la même chose à Milan ! Ce n'est pas faute d'essayer. Et on ne remplace pas ceux qu'on aime, désolée.